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Diversification alimentaire : les erreurs courantes à éviter 


La diversification alimentaire est une étape fondamentale dans la vie d’un bébé. Elle ne se résume pas seulement à introduire de nouveaux aliments : elle est aussi l'occasion d'éveiller les sens, d’apprendre l’autonomie et de poser les bases d’une relation sereine à l’alimentation.


En tant que diététicienne-nutritionniste, j’accompagne régulièrement des parents dans cette transition. Je vous propose ici un éclairage sur les erreurs les plus fréquemment rencontrées, non pas pour culpabiliser, mais pour vous aider à avancer avec confiance et douceur.


1. Commencer trop tôt… ou trop tard

Avant 4 mois, le système digestif et immunitaire de bébé n’est pas encore prêt à accueillir d’autres aliments que le lait. À l’inverse, attendre après 6 mois peut exposer à des carences (notamment en fer) et compliquer l’acceptation des nouvelles textures.

Recommandation : Suivre la fenêtre idéale d’introduction entre 4 et 6 mois révolus, selon la maturité de votre enfant. 


2. Proposer exclusivement des purées lisses trop longtemps

Passer à côté des textures peut retarder l’apprentissage de la mastication et conduire à une hypersensibilité orale.

Recommandation : Entre 6 et 9 mois, varier progressivement les textures en passant des purées lisses aux purées écrasées, puis aux petits morceaux fondants, adaptés à la capacité de mastication de votre bébé.


3. Forcer bébé à manger

Un bébé qui ferme la bouche ou tourne la tête exprime un signal clair : il n’a plus faim ou il n’est pas prêt. Le forcer risque de créer une association négative avec le moment du repas.

Recommandation : Respectez les signaux de faim et de satiété. Proposez sans insister, dans une ambiance détendue. 


4. Céder trop vite en cas de refus

Il est fréquent qu’un aliment soit refusé à la première tentative. Cela ne signifie pas que votre enfant ne l’aimera jamais.

Recommandation : Restez patient.e et persévérez en proposant l’aliment sous différentes formes, couleurs ou textures et à différents moments. Parfois, il faut 8 à 15 expositions avant qu’un aliment soit accepté.


5. Ajouter du sel ou du sucre

Le goût naturel des aliments est suffisant pour les tout-petits. Le sucre et le sel ajoutés sont inutiles.

Recommandation : Ne pas saler ou sucrer les repas. Laissez bébé découvrir les saveurs brutes des aliments.


6. Réduire les apports en graisse

Il n’y a aucun intérêt chez l’enfant, excepté ceux à risque d’obésité majeure, de diminuer les apports en gras. Les lipides sont indispensables au bon développement neurocognitif. De la naissance à 1 an, les lipides doivent rester élevés (50 à 40 % des apports). 

Recommandation : Ajoutez de la matière grasse à toutes les préparations.

 

7. Proposer une alimentation monotone

Se cantonner aux “classiques” (carotte, pomme, courgette…) peut restreindre l’acceptation future de la variété alimentaire.

Recommandation : Osez la diversité des légumes, des fruits, des céréales, des légumineuses, et même des épices douces comme la cannelle ou le cumin, adaptés à l’âge. L’important est d’éveiller la curiosité ! 


8. Ne pas encourager l’autonomie alimentaire

Laisser bébé manipuler les aliments, même s’il salit beaucoup, est essentiel pour son développement.

Recommandation : Dès 6 mois, proposez des aliments faciles à prendre en main (ex. : bâtonnets de légumes fondants) pour favoriser la motricité fine, l’autonomie et le plaisir de manger. C’est aussi une belle porte d’entrée vers la diversification menée par l’enfant (DME), si elle vous convient.


En résumé

La diversification alimentaire n’est pas un parcours linéaire. Il est normal d’avoir des doutes, des ajustements à faire, et de chercher ce qui convient le mieux à votre bébé. Avec un accompagnement bienveillant et en vous appuyant sur des professionnel.les de santé, vous lui offrez les meilleures chances de développer une relation saine à l’alimentation.

Et n’oubliez pas : chaque repas est une occasion d’exploration, pas une performance.



Amélie HAGUET

Diététicienne/Nutritionniste Professeure de Yoga & Pilates


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©  par Amélie Haguet

Diététicienne/Nutritionniste Diplômée

Professeure de Yoga Certifiée

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